Renforcez votre système immunitaire

Dans le cadre de la protection contre le coronavirus, un sujet important est pourtant quasiment absent des discussions et il rejoint cette citation d’Antoine Béchamp : « Le microbe n’est rien, le terrain est tout »

Les évènements du moment devraient nous pousser à nous interroger sur nos méthodes pour préserver la santé publique. Combien de confinement et/ou de vaccins nous faudra-t-il lorsque le permafrost libérera de nombreux virus oubliés ou inconnus ?(R) Combien de produits toxiques notamment d’aluminium seront alors injectés dans nos corps ?

La pollution tue chaque année plus de 6 millions de personnes, alors en réduisant cette dernière, le confinement ne sauvera pas seulement des personnes du coronavirus. (R)

Si nous sommes appelés à être confrontés à de plus en plus d’infections, se confiner à chaque menace sera-t-il la meilleure réponse ? Ne devrions-nous pas nous intéresser plus particulièrement au renforcement de nos systèmes immunitaires ? Car certaines études montrent que c’est la bonne santé du système immunitaire qui est importante. (R)

Peut-être est-ce le moment de penser à des solutions pro-actives qui seront tout aussi utiles concernant l’épidémie de maladies chroniques. Alors, que faire pour améliorer nos défenses ?

LES ACTEURS PRINCIPAUX

Inflammation : l’inflammasome

La littérature sur le coronavirus montre que ce qui tue c’est surtout un inflammasome sur-actif, donc, tous les éléments qui produisent une inflammation accrue jouera en la défaveur du malade. (R)

L’inflammasome est un complexe multiprotéique qui s’active lors de stress cellulaires, comme les infections ou toute autre agression et libère des éléments pro-inflammatoires, les cytokines. L’inflammasome NLRP3, le plus étudié des inflammasomes, est impliqué dans différentes pathologies inflammatoires. Il y a inter-réaction entre les performances de l’inflammasome, le fonctionnement des mitochondries (cellules productrices d’énergie) et le métabolisme. L’inflammasome est sensible au dysfonctionnement mitochondrial et vice-versa. (R) (R) (R)

Energie : les mitochondries

Le fonctionnement mitochondrial a un impact sur l’équilibre cellulaire, le métabolisme et le système immunitaire inné, et peut donc être un déterminant majeur de l’issue des infections virales. (R)

Les mitochondries ne sont pas seulement nos cellules productrices d’énergie, elles sont des acteurs essentiels de l’immunité ainsi que des situations d’inflammation chronique. L’hyperactivation de l’inflammasome NLRP3, associée à une altération de la fonction mitochondriale et à une production accrue de stress oxydatif, a été liée à plusieurs maladies inflammatoires, telles que la goutte ou la sclérose en plaques ou à des troubles métaboliques, tels que l’obésité ou le diabète de type 2 ou encore aux pathologies du système nerveux comme la maladie d’Alzheimer. (R) (R)

Les mitochondries sont les canaris dans la mine de charbon, elles déclenchent des alarmes moléculaires lorsque les cellules sont exposées à un stress ou à des produits chimiques qui peuvent endommager l’ADN. (R)

L’ADN mitochondrial, hérité de la mère, impacte fortement le microbiote et sa diversité. Réduire l’abondance des espèces réactives de l’oxygène des mitochondries, les radicaux libres, c’est-à-dire, le stress oxydatif, augmente la diversité de la flore intestinale. (R)

L’altération de l’autophagie, système de « nettoyage cellulaire, semble être liée à la résistance à l’insuline et peut induire une réponse inflammatoire. Mais le métabolisme est aussi directement lié à la flore intestinale.

Microbiote et immunité

Les personnes fragiles qui sont le plus susceptibles de développer des formes graves d’infection au coronavirus sont aussi celles qui souffrent d’un déséquilibre du microbiote intestinal. (R)

Il a été établi depuis longtemps que les bactéries intestinales sont largement liées à la fonction immunitaire et à la santé métabolique. L’intestin serait le plus grand compartiment immunologique de l’organisme et la signalisation du microbiote intestinal peut donc jouer un rôle important dans les infections virales. Il aide à combattre les infections, favorise la désintoxication et, d’une certaine manière, entretient le calme interne. (R)(R)

La réaction du système immunitaire au Candida albicans dans l’intestin semble amplifier les processus immunitaires pathogènes dans les poumons. (R)

D’ABORD NE PAS NUIRE

Microbiote et maladie

Le microbiote abrite différentes espèces microbiennes et l’augmentation de la proportion de Firmicutes et d’Actinobactéries et la diminution de la proportion de Bactéroidètes ont été associées à la résistance à l’insuline, à la prise de poids et à d’autres comorbidités du syndrome métabolique. Les protéobactéries sont trouvées en plus grand nombre dans différentes pathologies comme les troubles métaboliques ou les maladies intestinales mais aussi dans différentes pathologies comme les maladies pulmonaires, comme l’asthme ou les maladies obstructives chroniques. Les protéobactéries seraient une signature inflammatoire. (R)

Le choix des aliments est primordial puisqu’il est démontré que les micro-organismes de la flore intestinale fournissent différents nutriments qui participent au métabolisme et au bon fonctionnement de l’hôte. Les résultats ont montré que les acides aminés fécaux, résultat du métabolisme bactérien de l’azote, étaient significativement associés à la maladie de Crohn, à la dysbiose et à une abondance de protéobactéries chez les patients. Un régime riche en graisses ou protéines augmente la présence des protéobactéries. (R) (R)

Notons que l’arrêt de la cigarette permet de faire baisser le taux de protéobactéries dans la flore du côlon. (R)

Bien que nous trouvions une corrélation entre l’abondance des protéobactéries et l’infection, chaque membre du microbiote peut signaler le système immunitaire d’une manière différente. Le microbiote libère des métabolites qui peuvent interférer directement avec la chaîne respiratoire mitochondriale et la production d’ATP (molécule d’énergie). Les acides gras à chaîne courte ont des effets bénéfiques sur l’activité mitochondriale. (R)

Chez des femmes enceintes, la vitamine D, les graisses monoinsaturées, le cholestérol et le rétinol ont été associés à une augmentation relative des protéobactéries, un phylum connu pour englober de multiples pathogènes et pour avoir des propriétés pro-inflammatoires. En revanche, les graisses saturées, la vitamine E et les protéines ont été associées à une diminution relative des protéobactéries. (R)

Dysbiose et alimentation

La dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale) est associée à de nombreux troubles métaboliques comme l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou immunitaires.

Le microbiote peut être altéré de différentes manières, comme les antibiotiques, le stress, le manque de sommeil, la pollution mais la composition du microbiote intestinal dépend grandement du régime alimentaire.

Les additifs alimentaires antimicrobiens, les conservateurs, ont le pouvoir d’induire une dysbiose intestinale caractérisée par une diminution de la diversité des microbiotes, un appauvrissement des espèces clostridium et une augmentation des protéobactéries. La génétique peut être un facteur aggravant, par exemple, les polymorphismes sur le gène Nod2 accentue la sensibilité du microbiote ; ce gène est notamment prédisposant à la maladie de Crohn. (R)

Alimentation et microbiote

La consommation sur le long terme d’aliments riches en graisses, sucre, protéines, viande rouge et viande transformée peut augmenter la proportion de pathogènes opportunistes dans la flore intestinale et diminuer la proportion de bactéries symbiotiques. D’ailleurs, de nombreuses recherches suggèrent qu’un régime alimentaire à base de plantes favorise une plus grande diversité microbienne.

Les aliments d’origine végétale, riches en polyphénols augmentent la présence de Bifidobacterium et de Lactobacillus, qui ont des effets anti-pathogènes et anti-inflammatoires et assurent une protection cardiovasculaire. (R)

Si manger beaucoup de végétaux est gage de diversité de la flore intestinale, beaucoup d’autres études comparant les habitudes alimentaires ont montré que les groupes omnivores présentent une plus grande diversité d’espèces bactériennes, probablement en raison des spectres élevés des produits alimentaires consommés. Le zinc est très utile dans la lutte contre les virus et les régimes omnivores sont les plus adéquats pour en fournir suffisamment. (R)(R

Les occidentaux arborent une flore intestinale appauvrie et la réduction de la diversité a commencé au Néolithique et s’est accélérée au moment de l’industrialisation. (R) (R)

La présence de champignons et levures, telle que l’espèce candida est plus fréquente dans un régime végétal. Leur présence étant reliée à la pathogénicité. Ce qui n’est pas surprenant puisque les levures se nourrissent plus particulièrement de féculents tels que les céréales ou les légumineuses. Bien-sûr, tout dépend du régime végétal ou omnivore que l’on adopte. (R) (R)

De nombreux éléments ont réduit la diversité et les régimes restrictifs quels qu’ils soient diminuent encore plus la variété microbienne.

Manger le plus varié possible, principalement des végétaux à faible index glycémique, les légumes contenant les fibres essentielles à l’équilibre du microbiote, et une quantité adéquate de produits animaux, de glucides mais aussi de lipides. Les régimes occidentaux étant plutôt à l’opposé, c’est à dire, beaucoup de protéines, glucides, lipides et peu de légumes.

Fibres

Un apport élevé en fibres favorise également la croissance des espèces qui fermentent les fibres en métabolites sous forme d’acides gras à chaîne courte (AGCC), notamment l’acétate, le propionate et le butyrate. Les effets positifs des AGCC sur la santé sont multiples, notamment une meilleure immunité contre les agents pathogènes, l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique, la fourniture de substrats énergétiques et la régulation des fonctions essentielles de l’intestin. Cependant, il vaut mieux introduire progressivement les fibres car des changements trop rapides peuvent entraîner une diminution légère mais significative de la diversité.

Les glucides non digestibles agissent non seulement comme prébiotiques en favorisant la croissance de micro-organismes bénéfiques, mais réduisent également la production de cytokines pro-inflammatoires, les concentrations de triglycérides sériques, le cholestérol total et le cholestérol LDL. Ainsi, les glucides non digestibles pourraient conférer des effets protecteurs contre les maladies cardiovasculaires et les troubles du système nerveux central. Les AGCC ont pour fonction de maintenir la flore intestinale stable, d’inhiber la prolifération des cellules cancéreuses et de favoriser l’apoptose, processus important de la désintoxication.

Un régime alimentaire riche en fibres favorise également la croissance de la flore bénéfique dans l’intestin, qui se lie aux acides biliaires dans les intestins et réduit les niveaux de production secondaire d’acides biliaires cancérigènes. (R)(R)

L’inflammasome peut être influencé par les acides gras qui module sa réponse en fonction du type de graisses. Bien que les acides gras saturés puissent favoriser l’activation de l’inflammasome NLRP3, il a été récemment démontré que les acides gras monoinsaturés et les acides gras polyinsaturés (omégas 3 animaux) réduisent son activité. Afin de s’assurer des bienfaits des omégas 3, il est visiblement préférable de s’assurer de la prise d’antioxydants telle que la vitamine E par exemple. Les omégas 3 ont aussi des capacités antivirales. (R)(R)

Jeûne et restriction calorique

La consommation de fibres augmente la production de butyrate reconnu anti-inflammatoire. Cette production est aussi accrue durant le jeûne et la restriction calorique et permet d’inhiber l’activation de l’inflammasome celui-ci étant modulé par le niveau de nutriments. De plus, la restriction calorique peut augmenter l’intégrité mitochondriale en renforçant le contrôle de la qualité des mitochondries et en modulant les niveaux de radicaux libres des mitochondries. La restriction calorique se base beaucoup sur l’augmentation de l’activité des sirtuines qui ont des propriétés antivirales. Les sirtuines sont des enzymes importantes dans le métabolisme, la survie des cellules, le stress oxydatif, le rythme circadien, la réparation de l’ADN, l’inflammation, la suppression des tumeurs et de la réponse au stress.

Si la restriction calorique montre de nombreux bienfaits sur la santé et le vieillissement, notamment en modulant le fonctionnement du système immunitaire, certaines études montrent que cette période d’épidémie n’est peut-être pas la meilleure pour s’y mettre. La perte de poids, surtout lorsqu’elle est associée à une activité physique intense, peut diminuer vos défenses immunitaires. Deux ans de restriction calorique peuvent réduire les principaux indicateurs de l’inflammation, mais n’ont qu’un impact faible ou négligeable sur l’immunité à médiation cellulaire. (R)(R)(R)(R)(R)

Une étude a examiné les effets de la restriction calorique sur l’activité des cellules T de la mémoire chez la souris. La recherche a découvert une protection accrue des cellules T contre les infections et les tumeurs lorsque l’apport calorique d’un animal était réduit de 50 %.

Le jeûne améliore les maladies inflammatoires sans compromettre l’immunité antimicrobienne.

Mais il faut que le jeûne soit court, moins de 24 heures, car pour un jeûne plus long, les altérations de la réponse immunitaire apparaissent. (R)

On peut aussi renforcer la production de sirtuines par l’activité physique, la consommation de polyphénols, ou d’omégas 3. (R)(R)

Du côté des compléments

La vitamine C renforce le système immunitaire et est utilisée en intraveineuse contre le coronavirus. Par voie orale, elle peut aussi avoir certains bienfaits mais si vous avez des difficultés avec les oxalates elle sera contre-productive (son métabolisme génère une production d’oxalate) car les perturbations du métabolisme des oxalates sont un facteur important dans la pathogenèse de l’inflammation des voies respiratoires et le développement de l’obstruction bronchique chez les patients prédisposés. (R)(R)

La quercétine un flavonoïde, souvent utilisée comme antihistaminique, améliore le fonctionnement mitochondrial mais aide aussi dans la lutte contre les infections et les virus. Plutôt que se complémenter, mieux vaut se tourner vers les végétaux, comme les agrumes, les câpres, le cacao, le ginkgo biloba, les pommes, les raisins, les oignons, les artichauts, le fenouil, le céleri, les haricots et les pois chiches, la prune, les navets, les poivrons, les fraises, les tomates, le brocoli (R)(R) La quercétine active les enzymes sirtuines.

Les compléments de vitamine D, très largement vantés, à juste titre certainement pour différentes raisons, seraient cependant à éviter dans la lutte contre le coronavirus parce que le virus à l’origine de COVID-19, comme certains autres agents pathogènes de la famille des coronavirus, détourne la protéine ACE2 pour pénétrer dans la cellule. Dans des études animales, la vitamine D a augmenté l’expression de l’ACE2 ce qui pourrait faciliter l’entrée du virus dans la cellule. Dans le doute, obtenir la vitamine D via l’exposition au soleil reste le plus sûr. (R)

Pour cette même raison, dans un courrier du 20 mars, Chris Kresser, suggère d’éviter la propolis et les fortes doses de vitamines A et D pendant la pandémie COVID-19.

Si le zinc est utile dans la lutte contre les virus, peut-être vaut-il mieux s’en tenir à un apport adéquat en produits animaux car les chélations (éliminer le zinc grâce à des agents liants) du zinc montrent aussi leurs bienfaits dans cette même lutte. (R)(R)

Finalement, pour renforcer notre système immunitaire, nous retrouvons les mêmes conseils habituels d’hygiène de vie et alimentaire qui permettent de lutter contre l’épidémie de maladies chroniques.

Marcher au grand air, prendre le soleil, être proche de la nature, méditer, limiter le plus possible les ondes et l’utilisation des écrans, la lumière artificielle, éviter les produits industriels, les pesticides, la pollution en générale, fuir le stress autant que possible, manger moins et mieux, avoir une pratique d’activité physique régulière etc.

Toutes ces bonnes manières d’agir pour notre santé ne sont hélas pas vraiment encouragées par le confinement.

Nos comportements ont un impact indéniable sur nos systèmes immunitaires, les maladies chroniques mais aussi sur la planète. Finalement, la planète se meurt et nous avec, alors si nous profitions du coronavirus pour revoir nos pratiques individuelles et collectives.

Cultivons notre jardin intérieur pour faire fleurir notre être !

Fedora Gellwen

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