Les bactéries du microbiote liées à la personnalité

En psychologie, tempérament et caractère forgent la personnalité. Il est considéré que le tempérament a une forte base génétique, qu’il est automatique et qu’il est stable dans le temps alors que le caractère est guidé par les expériences de vie.

Notre personnalité dicte notre vie toute entière, professionnelle, familiale, amoureuse ou amicale, notre façon de voir le monde, notre santé. Elle est aussi guidée par notre environnement, notre éducation, notre histoire de vie mais aujourd’hui une étude de l’université d’Oxford montre que notre personnalité dépend aussi grandement de notre microbiote.

J’avoue que je suis ravie que des études apparaissent sur l’effet du microbiote sur le comportement  des humains et pas seulement ceux ayant des soucis neuropsychiques mais aussi les personnes en bonne santé. En effet, je reste convaincue que la sauvegarde de l’être humain se situe dans son ventre. Mon second ouvrage « Vivante Grâce au Ciel ou à la Science ? » pourrait peut-être vous donner envie d’expérimenter. car l’être humain a réellement de l’herbe sous le pied.

Les études les plus convaincantes sont celles qui montrent qu’avec une transplantation fécale on peut changer le comportement chez des souris. Transférer le microbiote d’une souris agressive vers une souris docile, rend cette dernière, elle aussi agressive et vice-versa. Une étude humaine récente a fait état d’une amélioration des symptômes psychiatriques après une transplantation de microbiote fécal chez des patients souffrant de maladies gastro-intestinales. Pas si étonnant quand on connaît le taux de comorbidité entre troubles neuropsychiatriques et problèmes digestifs et intestinaux.

De plus en plus de recherches sont faites sur le lien entre flore intestinale et troubles neuropsychiatriques mais dans cette étude, le Dr Johnson montre comment dans la population générale la variation des types de bactéries vivant dans l’intestin peut être liée à la personnalité.

 C’est la première étude qui montre que la sociabilité est liée à la diversité du microbiote et à la présence de certaines bactéries, alors que l’anxiété et le stress sont associés à une diversité réduite.

Plusieurs mécanismes entrent certainement en jeu, la communication par le nerf vague, ou via le système immunitaire ou endocrinien. Les micro-organismes agissent sur la production des neurotransmetteurs, l’inflammation, les hormones, la production d’acides gras à chaînes courtes ou de vitamines. Le déséquilibre de la flore intestinale peut surstimuler l’axe hypothalamo-pituitaire-surrénalien qui régule la réponse au stress.

Des méta-analyses montrent l’impact du microbiote sur le système nerveux central. La prise de probiotiques a un effet sur les émotions, y compris chez les personnes en bonne santé. Les prébiotiques font baisser le cortisol, marqueur du stress.

La sociabilité était positivement liée à une abondance accrue en Akkermansia, Lactococcus ou Oscillospira, et négativement à l’abondance de Desulfovibrio et Sutterella. D’autres études avaient justement mis en évidence une moindre abondance de ces genres dans l’autisme. L’une des analyses de mon microbiote faite chez The American Gut Project, dévoilait un fort pourcentage d’Akkermansia, 26,9%. Au moment de cette analyse, je suivais une alimentation du type diète cétogène verte. Deux ans plus tard, lors d’une autre analyse faite cette fois chez Ubiome (désolée, je n’ai pas retrouvé les résultats pour l’instant) alors que j’avais une alimentation plus variée, les Akkermansia représentait 9% et les firmicutes étaient beaucoup plus nombreux. Sans présupposer de a qualité de l’une ou l’autre de ces flores, je peux dire qu’il n’y a pas de meilleure façon que l’alimentation pour faire changer la flore intestinale et aussi que je connais le pouvoir de celle-ci sur le mental, l’humeur, les émotions, et beaucoup d’autres choses.

Dans l’étude du Dr Johnson, la tendance névrotique était liée à l’abondance du genre Corynebacterium et Streptococcus. Visionnez les tableaux dans l’étude

Cette étude montre aussi que la nutrition dans l’enfance a une influence sur le long terme et sur la vie d’adulte, que les voyages augmentent la diversité, que les personnes qui s’aventurent à goûter différents mets ont une flore plus riche, que les probiotiques et prébiotiques naturels entretiennent aussi la variété, par contre les compléments en probiotiques n’ont pas cette capacité.

Cependant, l’ouverture d’esprit, la convivialité, la conscience corrélaient avec une moins grande diversité. La mauvaise qualité du sommeil était aussi liée à une moindre diversité, corroborant la relation entre le microbiote et le rythme circadien. Quelque chose que j’ai souvent expérimenté ; si je fais vraiment très attention d’avoir l’alimentation ciblée qui me convient le mieux, mon rythme se cale naturellement à celui de la nature, du soleil.

D’autres recherches montrent que le contact social détermine le microbiote et que les membres d’une même famille partagent une flore intestinale similaire.

Finalement, cette étude suggère que la personnalité humaine varie avec la composition du microbiote.

Le stress, l’éloignement de la nature, les échanges sociaux réduits, les antibiotiques, l’aseptisation, le manque de fibres alimentaires, les additifs, les ondes, les toxiques en général et l’alimentation moderne etc. influencent la dysbiose intestinale qui agit sur nos comportements et notre façon de voir le monde. Puisque les interactions entre le microbiote et les comportements sont bidirectionnelles, nous devrions entretenir un cercle vertueux et cultiver notre jardin intérieur pour faire fleurir notre être !

Cultivons notre jardin intérieur pour faire fleurir notre être !

Fedora Gellwen

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