La conscience est la perception de sa propre existence et du monde qui l’entoure ; elle permet d’analyser et de synthétiser les informations perçues par les sens.

Toutes les informations provenant du monde extérieur sont traitées par le système nerveux afin d’assurer la sécurité et l’équilibre interne.

Il existe une communication bidirectionnelle entre le cerveau et l’intestin, principalement via le système nerveux entérique et le nerf vague, dans laquelle le microbiote joue un rôle dominant. Cette communication complexe n’assure pas seulement les fonctions digestives, mais a un impact de plus en plus démontré sur les fonctions cognitives, l’humeur, les émotions, le ressenti, la motivation etc.

Cette communication est étudiée par des recherches sur l’axe cerveau-intestin-microbiote.

Le microbiote qui représente une communauté microbienne composée de bactéries, de levures, champignons, d’archées, de virus, agit sur la physiologie de différentes manières. Ces micro-organismes produisent divers métabolites actifs sur le système endocrinien, immunitaire, nerveux, via les 200 millions de neurones du système digestif et le nerf vague influant votre façon de percevoir votre environnement, votre fonctionnement cérébral, votre humeur et même vos pensées.

L’importance de cette communauté fait qu’elle est partie intégrante de notre être, loin d’être stérile, nos corps, abrite des milliards de microbes. Ce qui fait de vous un holobionte.

L’holobionte, c’est votre génome et les microbes que vous transportez. En fait, vous n’êtes jamais seul.

Le microbiote impacte même le développement du cerveau.

Par exemple, la myélinisation du cortex préfrontal – partie du cerveau très importante pour les émotions, la mémoire, la cognition et les comportements, notamment sociaux ; région impliquée dans une série de troubles neuropsychiatriques tels que la dépression, la schizophrénie et l’autisme – est impactée par le microbiote comme l’ont montré Hoban et ses collaborateurs. (R)

D’autres recherches révèlent une contribution des bactéries à la croissance synaptique et à la plasticité neuronale. (R)

Les troubles de l’olfaction ont été reliés à des maladies graves notamment la maladie d’Alzheimer et les microbes habitant notre nez façonneraient notre fonction olfactive et ceux de notre cavité buccale notre perception des goûts. (R) (R)

Certaines recherches chez les animaux le montrent mais c’est sans doute le cas aussi chez les humains, les microbes nous poussent à manger des aliments qui favorisent leur croissance. Il y aurait une lutte entre les différents microbes pour coloniser la plus grande part possible de notre holobionte.

Ils seraient même capables d’induire un mal être jusqu’à ce que nous mangions des aliments qui les nourrissent. (R)

Les capacités du microbiote indique qu’il impacte notre conscience et par expérience je pense que l’influence de celui-ci est encore plus importante que nous l’imaginons et ce, même si la communication est bidirectionnelle et tout ce que l’on expérimente agit aussi sur le microbiote. Notre perception des évènements et la résistance au stress changent selon l’état de notre microbiote.

Les comportements, l’alimentation sont en mesure de modifier la part microbiotique de notre holobionte et ainsi changer nos prédispositions aux maladies, notre tempérament, nos goûts alimentaires, nos émotions, notre ressenti corporel mais aussi celui du monde qui nous entoure.

Le microbiote pourrait avoir une influence capitale sur nos choix de société.

Encore faut-il en avoir conscience…

Fedora Gellwen

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